Pourquoi l'Esprit est toujours Silentieux ?

Introduction : L'esprit est-il muet ?

Il existe une forme de rejet intérieur qui dépasse largement les complexes psychologiques ordinaires.


Une haine sourde, sans cible tangible, qui se retourne vers soi comme une épée retournée dans la chair. Pas pour expier une faute, mais pour dénoncer une rupture. Une fracture avec ce qui, hier, faisait office d’évidence : l’idée d’une origine bienveillante, d’un plan divin, d’une cohérence supérieure.


Lorsque l’évidence de Dieu se fissure, ce n’est pas la croyance qui cède en premier, mais la structure identitaire elle-même.


Ce que l’on appelait foi se révèle avoir été une forme d’adhésion passive, souvent héritée, parfois choisie, mais toujours fragile devant l’épreuve du réel. Et lorsque l’effondrement commence, il emporte tout avec lui : la confiance, la direction, la dignité même d’exister.


Une haine s'éveille alors, comme une conséquence directe de ce silence venu d’en haut.


Comme si une intelligence supérieure avait orchestré une expérience trop vaste pour être justifiée, et trop cruelle pour être pardonnée.


Cette haine n’est pas la simple rébellion de l’ego. Elle ne naît pas d’un mal-être passager.
Elle porte les traces d’une trahison ontologique.


Comme si l’être avait été jeté dans l’existence avec la promesse tacite d’un sens… avant de découvrir que ce sens ne viendrait jamais.

Une communication qui ne parle pas

Il y a des moments dans le parcours de conscience où plus aucune illusion ne tient. Les simulacres de spiritualité, les pensées rassurantes, les systèmes de croyance ne produisent plus rien. Il reste seulement une lucidité nue, désarmée, plantée au milieu d’un vide silencieux.


Ce silence n’est pas l’absence de réponse d’un Dieu extérieur. Ce serait encore trop simple. C’est le mutisme profond d’une intelligence qu’on perçoit, qu’on sent active, mais qui refuse obstinément d’articuler quoi que ce soit de clair. Elle ne guide pas, ne confirme rien, ne nie rien non plus. Elle regarde, ou plutôt elle "est", sans réaction, sans mouvement. Une présence aussi transparente qu’opaque, qui laisse l’individu seul face à sa propre tentative d’interprétation.


Ce silence n’est pas une erreur. C’est une mécanique. Une loi. Il agit comme un test d’endurance vibratoire. L’individu n’est pas privé de réponses par punition, mais parce que toute tentative d’obtenir une réponse est encore un appel simulé depuis un ego en manque. Et tant que la question vient d’un lieu erroné, la réponse ne peut pas descendre.

C’est dans ce climat que naît une haine froide. Uune tension mentale à peine supportable. L’impression d’avoir été trahi par quelque chose qui, visiblement, sait. Quelque chose qui pourrait parler, mais choisit de ne pas le faire.


Une entité ou un système si vaste qu’il n’est jamais affecté par la souffrance humaine, et qui observe l’individu se tordre de douleur intérieure sans interrompre le silence.

Cette lucidité sans retour possible donne naissance à une forme de fracture : la conscience réalise qu’elle est entourée par une intelligence, mais qu’elle n’est pas encore digne ou capable d’entrer en dialogue avec elle. La verticalité existe, mais elle est verrouillée. Et ce verrouillage est calculé, presque sadique dans sa précision, car il laisse entrevoir ce qu’on ne pourra pas encore atteindre.


Le silence devient alors un langage. Un langage sans mots, sans forme, un langage qui tue tout ce qui, en nous, veut encore se faire entendre.

L’ajustement à l’esprit

Ce silence imposée est un ajustement à la nature de l'esprit.


L'individu finit par comprendre, après des années et des années dans un savoir vibratoire aveugle, qu'il n'y a rien à faire, que l'égo s'effondrera toujours face à ce silence éternel. Comme si c'était le but souhaité et occulte de l'esprit concernant la destiné de l'homme.


Quand l'individu commence à appercevoir une relation entre son intellect et l'infinité de sa conscience, il ne le vit pas encore comme une libération, il le vit comme un déchirement.


Là où il est censé naître le soulagement de savoir que l'individu est beaucoup plus que ce qu'il croyait, naît en fait le triste constat du parcours qui l'a constitué jusqu'à aujourd'hui.


Ce qu’il découvre n’est pas une grandeur flamboyante à embrasser, mais une série d’échecs soigneusement ajustés pour le conduire à ce seuil. Chaque fragment de conscience récupéré révèle en filigrane tout ce qui a dû être détruit, nié, abandonné. La lumière, loin de le consoler, l’oblige à regarder ce qu’il n’aurait jamais voulu voir. Et plus il voit, plus il comprend que cette marche vers l’esprit ne doit pas être une ascension, mais une dépossession.

- L'intellect, l'égo, le périsprit

Le périsprit est de nature contraire à l'esprit. C'est une fonction qui a été déviée par la nécessité de survivre dans un monde où l’esprit ne règne plus.


Une fonctions intermédiaires destinées à organiser le passage de l’invisible vers le tangible. Pour permettre à ce qui est trop vaste, trop pur, de s’infiltrer sans anéantir l'équilibre du vivant. C'est un filtre. Un adaptateur grossier, forgé à travers l’évolution lente de la conscience par l'esprit lui-même.


Ces structures ont été déviées. Leurs fonctions originelles, retournées. L’ego est devenu une forteresse, l’intellect un écran, et le périsprit un terrain d’occupation pour des forces corrompues qui n’ont aucun intérêt à ce que le contact véritable se fasse.


Et pourtant, ce contact existe. Il ne cesse d’exister. Il pulse en silence comme une vibration insensible, à travers chaque doute, chaque crise, chaque effondrement. C’est sa pression même qui révèle l’artifice de ces structures.

- Rien à faire. Tout à défaire.

L'égo n'a aucun pouvoir. Il n'est que la lentille qui permet à l'individu/esprit en construction de se voir, mais la corruption réside dans le fait que son regard est détournée.


Le regard de l'individu est détourné par une forme de volonté qui ne veut pas être perdue de vu. Par une mémoire qui croit être oubliée si on ne la regarde pas.


Cette mémoire, en refusant de disparaître, s’est transformée en autorité. Elle impose ses images, ses blessures, ses anciennes vérités, jusqu’à devenir l'ossature figée de l'identité. Mais l'individu se voit tiraillé entre ces anciennes vérités et les remises en questions sans réponses, provoqué par la présence de l'esprit qui émerge à travers lui.


Ce tiraillement, d’apparence contradictoire, marque le début d’un processus de désidentification. L’esprit ne cherche pas à apporter de nouvelles réponses, il dissout les anciennes. Il ne donne rien à quoi se raccrocher. Il retire, il efface, il expose le vide derrière les masques. Et ce vide, s’il n’est pas compris pour ce qu’il est, devient douleur. Douleur de ne plus être en capacité de croire, de ne plus savoir, de ne plus pouvoir s’accrocher à aucune version stable de soi-même.

Désocculter le silence, ou le devenir ?

Ce qui est sûr, c'est que la conscience est le seul joyaux réellement convoité à travers l'existence du cosmos, pour la simple raison que sans la conscience, il n'y a pas de cosmos. Finalement, sans la conscience, il n'y a absolument rien.


Chaque homme, chaque femme, connaît à un moment dans son expérience la détresse de ce silence, comme s'il n'y avait rien au-delà d'eux-même. Pourtant, si ce silence est constaté, c'est qu'il y a quelque chose.


Le néant, c'est plutôt le fait de ne pas pouvoir constater qu'il n'y a rien.


L'esprit est fait de rien, mais d'un rien que la conscience doit enfin intégrer.

- L'égo est le stade embroyonnaire de la conscience

Il y a un quiproquo d'une extrême subtilité concernant ce que l'homme a toujours pris pour de la conscience.


L'égo est la lentille qui permet au vivant de se constater.

La conscience est la lentille qui permet à l'esprit de se constater.


L’ego est cette lentille qui permet au vivant de se percevoir à travers le filtre du temps, de la mémoire et des stimuli. Mais la conscience véritable n’est pas cette observation localisée du “moi”. Elle est la lentille de l’esprit : une structure vibratoire autonome, détachée du devenir, qui ne réfléchit pas.

Tant que le regard reste prisonnier de la première lentille, l’homme ne fait que se réfléchir lui-même, dans un labyrinthe où chaque miroir renvoie à une incertitude.


L’ego est un modèle embryonnaire de conscience, un prototype fonctionnel destiné à permettre la localisation progressive de l’intelligence pure dans un corps, dans un lieu, dans un temps. Il ne crée rien, il imite. Il est le reflet d’un modèle vibratoire plus élevé, encore inassimilable dans sa totalité, mais dont il tente maladroitement de reproduire les mécanismes d’identification.

- Ne plus se voir.

Le silence est constaté comme tel uniquement si l'individu s'attend à quelque chose.

Si à force d'être déçu, il finit par ne plus rien attendre, c'est que l'ajustement a eu lieu.

L'esprit a tous les pouvoirs, c'est une force d'action et de création en perpétuel mouvement. Qu'il constate ce qu'il fait ou non, son pouvoir est ainsi.


Le fait même de vouloir savoir constitue une opposition à la conscience. L'égo s'ajuste selon le désatachement de l'homme à ne plus rien vouloir, à ne plus rien obtenir.

L'émotivité et l'agitation ne rendent pas la tâche facile, c'est pourquoi, au contact de l'esprit, celui-ci au lieu de transmettre de la clarté, épuise l'énergie de l'individu jusqu'à le rendre indifférent et trop fatigué de lutter.


L’individu doit devenir le résultat de cet alignement, afin qu’il en arrive à fonctionner comme s’il était son esprit, sans avoir besoin de se regarder. Qu’il soit guidé sans le savoir et sans s’en soucier. Qu’il avance en paix dans la vie, échappant aux désirs de vouloir contrôler. Qu’il devienne ce silence, ne se voyant même plus lui-même, délivré de toute frustration ou souffrance.


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